Entretien des accès portuaires

GPMG Par GPMG 17 juin 2024

1. Contexte de l’opération

La côte de Guyane française, entre le Brésil et le Surinam longue d’environ 320km, se caractérise par son instabilité. En effet le littoral guyanais fait partie intégrante des 1600 kilomètres de côtes vaseuses, situées entre les fleuves Amazone et Orénoque, au nord-est du continent Sud-Américain.

Cette côte vaseuse constitue un des littoraux les plus dynamiques du monde. L’énorme décharge sédimentaire de l’Amazone dans l’Atlantique accumule environ près de 109 tonnes par an. On estime que 20 à 30% de cette décharge sédimentaire est entrainée vers le nord-ouest par les courants marins, circulant le long des littoraux du nord du Brésil, de la Guyane française, du Surinam et, plus loin encore, jusqu’à l’embouchure de l’Orénoque, sous forme d’immenses bancs de vase de 10 à 60 km de long, pour une largeur de 10 à 15 km et une épaisseur allant jusqu’à 5m.

Cela se traduit en Guyane française par un bouleversement récurrent et profond de son paysage littoral où alternent de manière chronique, en chaque point, des phases d’accrétion intenses succèdent à des épisodes d’érosion spectaculaires.

Ces phénomènes impliquent un dragage continu aux chenaux d’accès des ports de Dégrad-des-Cannes et de Kourou

2. Enjeux et objectifs

Le port de Dégrad des Cannes traite 95% du fret provenant essentiellement d’Europe ou des Antilles. L’économie guyanaise est totalement dépendante de ces importations.

Il est situé à 5 km de l’embouchure du fleuve Mahury et est desservi par un chenal de 18 km de long, 120 m de large et dragué à la côte marine 4,20 m (le ‘fond’ du chenal correspond à une vase d’une densité 1,27).

Sur la base des phénomènes décrits au premier point, on peut schématiser l’envasement du chenal par un ‘mur’ de vase de 4m de haut progressant de 4 m par jour. Ainsi, en l’absence d’entretien, le chenal serait totalement obstrué au bout d’un mois, les difficultés d’accès apparaissant elles bien avant.

Le dragage du chenal permet d’offrir un tirant d’eau égal à 3.50m augmenté de la hauteur de marée, ce qui, dans les meilleures conditions, permet l’accueil de navires de tirant max 7.00m.

3. Présentation de l’opération

Le dragage est assuré par la méthode dite de ‘dragage à l’américaine’, qui consiste à remettre les vases dans le courant naturel (marée et courant nord-Guyane) qui les évacuent du chenal, pour les matériaux les plus fins.

Il est réalisé par deux types de dragues qui travaillent en continu et de manière partagée entre les deux chenaux :

Les dragues aspiratrices en marche (DAM), qui viennent ‘aspirer’ la vase et la refoulent en surface

Les dragues airset, qui injecte de l’au comprimée (qui casse la vase) et de l’air comprimé (qui fait remonter les sédiments en surface)

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le 01/06/18, début de la phase définitive, des navires mixtes dragage-remorquage ont été mis en œuvre pour une période allant jusqu’à la fin du marché d’entretien, ce qui entraine une baisse substantielle des coûts.

Navire « Frégate » remorqueur et drague par système Airset

4. Financement de l’opération

Sur la période 2016-2023, soit 8 ans, le coût total des opérations sur le chenal du Mahury, y compris contrôles et mesures environnementales est d’environ 41 M€, avec une participation de l’Europe à hauteur de 50%, soit 20,5 M€

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